Un test sensitométrique (sensito) est effectué par le laboratoire à partir de quelques mètres fournis par l’assistant opérateur. Il permet de vérifier si la pellicule et son développement correspondent aux normes (Kodak)

La pellicule est exposée sur une échelle de 21 plages selon  une progression de  0,15 en densité soit 1/2 diaph en exposition. 

La courbe obtenue après développement exprime la densité en fonction du log de l’exposition (logH). Elle présente : un pied de courbe en partie basse où la progression en densité est faible, c’est la zone de sous-exposition, une partie haute (épauleoù la progression est faible également, c’est la zone de surexposition. Entre les deux on a une partie rectiligne où la progression est proportionnelle correspondant à la zone d’exposition correcte.

Les normes Kodak correspondent aux valeurs suivantes :

  . le point A situé à 0,1 au-dessus de la densité du support + voile (soit ici pour une pellicule 100 ISO = 0,2+0,1 = 0,3)

  . on descend sur l’axe de l’exposition où l’on trouve loga = 0,9 

  . on ajoute 1,3 ce qui donne ici  1,3 + 0,9 = 2,2 qui est le log du point b

  . on remonte sur l’axe des densités pour trouver B  égal à 1,1 en densité

Le gamma standard (écart de densité sur écart de logH), entre les points A et B, est égal à 0,8 / 1,3 = 0,6

La sensibilité ISO est définie par la formule : 800 / 10 puissance loga = 800 / 8 = 100 ISO 

 

Le sensito couleur présente 3 courbes parallèles correspondant aux couches sensibles au B, V et R. L’abscisse est graduée en logH et aujourd’hui en diaph (ce qui est plus pratique pour apprécier la latitude d’exposition. Le diagramme de Jones (à droite) donne le rendu du tirage sur un positif argentique. 

Le keylight (0) donne un noir total situé aux environs de -5 stops (début de la partie rectiligne basse). On constate qu’il y a une grande latitude dans les hautes lumières, l’épaule est plus éloignée du 0 que le pied sur le négatif. Mais lorsqu’on le tire sur un positif les hautes lumières vont se retrouver à la limite du pied de courbe du positif. 

En positif numérique par contre on n’a pas cette contrainte puisqu’on peut appliquer la courbe que l’on veut pour obtenir un positif correctement contrasté (un peu comme une LUT). 

Dans les images ci-dessous on voit bien qu’une surexposition  se rattrape plus facilement qu’une sous-exposition  où l’on perd les détails dans les noirs du sweat et où apparait un grain parasite. Sur le waveform les noirs bien que relevés restent écrasés. Cette dégradation peu visible sur un smartphone (sauf lorsqu’on zoom) sera  plus grave sur un ordinateur et encore d’avantage en projection. 

Il existe également des films inversibles qui forment directement, après développement dans un révélateur inversible, une image positive. Comme le montre le schéma ci-dessus ces films ont une latitude moins importante. 

Les négatifs couleur sont de deux types :  équilibrés pour la lumière artificielle (3200°K) ou équilibrés pour la lumière du jour (5500°K) avec différentes sensibilités.

Pour utiliser un film lumière artificielle en lumière du jour on utilise un filtre orangé le filtre 85 (équivalent optique d’un CTO) parfois combiné avec une densité neutre.  Il absorbe 2/3 de diaph. On utilise parfois un 81EF (à peu près équivalent à 1/2 CTO pour laisser une dominante bleutée.